{:fr}J’arrive par le bus ce lundi en fin d’après-midi dans la ville coloniale ensommeillée et romantique de Popayán, qui est aussi surnommée « la ville blanche de la Colombie ». Elle est la capitale du département du Cauca au sud-ouest de la Colombie. Les meilleurs architectes et artisans de l’époque coloniale sont intervenus à Popayán, qui est, avec Carthagène des Indes, l’une des villes les plus importantes de Colombie pour son architecture style coloniale.
A la descente du bus à Popayan j’entre dans un café, histoire de prendre mes repères pour mon séjour et de trouver aussi un endroit pour passer la nuit, si possible dans un hôtel ou hostel le plus proche de la station de bus.
J’interroge celui qui semble être le patron du café sur les bons plans locaux possibles, en posant les habituelles questions : Quels sont les sites incontournables de la ville de Popayán à ne pas louper? et les événements du moment dans la ville? Réponse rien de plus que ce que je savais déjà… Mais c’est un client du café au teint basané, chapeau de paille vissé sur la tête, assis à une table toute proche, arrosée par la lumière du soleil couchant d’une fenêtre donnant sur la rue, qui me donna une réponse pleine d’inspiration et d’espoir: Tu es photographe amigo?
Pris de cours par cette question, je lui répondis :Non, pas exactement, je suis un touriste et j’aime bien les belles photos…
Alors répliqua-t-il : Va demain matin au marché de Silvia à 1 heure de route. Tu y verras la communauté indigènes Guambiano, ils viennent à Silvia depuis les collines environnantes pour acheter et vendre de la nourriture, des vêtements et d’autres fournitures.
J’avais entendu parler de cette ethnie et je pensais bien en rencontrer quelques uns à Popayán, mais bon, je pris mon conseiller au mot, j’irai demain à Silvia en chivas si possible bien sûr…
Mardi, je me lève de bonne heure très excité à l’idée d’aller à Silvia, je prépare très soigneusement tout mon matériel photo, vérification de la mise en route de mon appareil, contrôle des réglages, la batterie est chargée, les batteries de secours et les cartes mémoires sont dans ma poche latérale en cas où…l’appareil numérique de secours est dans mon sac à dos, je suis prêt à me lancer dans l’aventure.
Je prends mécaniquement un petit déjeuner, l’esprit déjà ailleurs, à Silvia, ensuite je saute dans le chiva direction le marché. Chemin faisant le bus se rapproche de Silvia… et le spectacle commence sur la route. Un spectacle avec un seul spectateur… « Moi »… les autres passagers ne prêtent pas une seule seconde attention à ce qui se passe à l’extérieur…. La routine pour eux quoi….
Le bus s’arrête près de la place principale à proximité du marché. Face à moi, un tableau de Guambianos en chapeau en feutre noir, leurs capes azules et jupes noires avec un liseret rose, D’autres arrivent et déferlent vers le marché couvert, en très peu de temps ils ont inondé la ville. Les Guambianos parlent leur propre langue et sont connus en Colombie pour maintenir vigoureusement leurs traditions, un autre monde quoi…
Même en demandant poliment et en étant souriant difficile de prendre des photos, je ne comprends pas les réponses faites et tant mieux, en revanche les épluchures d’orange jetées en ma direction sont une indication, c’est non pour la photo…
Heureusement ils ne sont pas les seuls sur le marché. En effet, plus bas dans les montagnes, des communautés environnantes comme les Paeces ou Nasas, un peuple indigène qui porte la robe plus moderne est moins susceptible et surtout plus coopératif lorsque vous pointez l’objectif sur eux.
De retour sur la place principale, je suis appelé par des guides locaux qui me proposent en échange d’un pourboire de me guider à travers le marché et le centre ville. C’est Oscar Balmaceda, un homme de 70 ans environ natif de Silvia qui a retenu mon attention. Nous voici partis pour une tournée dans Silvia.
Nous sommes allés tout d’abord au cabildo du Paeces, où je trouvai non seulement des tables, des chaises et des ordinateurs, mais aussi des cellules de prison. Il y avait aussi un vieux Pilori, l’un de ces engins de bois qui bloquent la tête et les bras d’un criminel en place publique pour l’humiliation et parfois pour le fouet. Oscar Balmaceda m’explique que les groupes autochtones en Colombie ont leurs propres systèmes de justice et que le piloris était encore fréquemment utilisé.
Dans le bureau de la Guambianos, Jesús María Aranda le responsable du bureau et Oscar Balmaceda discutent, une invitation pour le déjeuner hebdomadaire du cabildo lui est faite, je suis aussi invité, le déjeuner se tient dans un terrain vague herbeux près de la place. Oscar Balmaceda a définitivement gagner son pourboire.
Quelques heures plus tard, j’échange avec les Guambianos, devant une soupe et de l’agua de panela, une boisson chaude sucrée. Ai-je immédiatement sympathisé avec tout le monde? Non . j’ai essayé pourtant de discuter avec le plus grand monde et d’apprendre tout au sujet de leur culture…Mais je sentai planer sur mes épaules le poids de la méfiance que reflète l’étrange étranger… D’autant plus que j’avais dû probablement commettre indubitablement une douzaine de fautes sociales envers eux sans le savoir…
Ce que j’ai retenu c’est qu’il y a eu un processus social et historique qui a généré plusieurs affrontements entre communautés paysannes et indigènes dans la région de Silvia et Popayan. En effet, il y a quelques années, les communautés autochtones de Cauca se sont battues pour la reprise du territoire et la mise en valeur des terres, qui disent-ils leur appartenaient avant l’arrivée des conquistadors en Amérique.
Ce conflit a été généré par la contrariété vécue par les autochtones de la présence d’un autre système de production économique, sociale et culturelle et par le métissage entre Blancs et Indiens de plus en plus important qui a eu tendance à gommer leur identité.
Le résultat des luttes étant avant tout destiné prioritairement à la survie de leur identité, dès lors de nombreux communautés autochtones ont commencé à se développer socialement et culturellement de différentes façons, avec une conception continue de l’identité autochtone. Ce processus continue à se perpétuer aujourd’hui et est symbolisé par le maintien vigoureusement de leurs traditions, parmi ces groupes nous retrouvons les Paeces (Nasa) et les Totoroes.
J’ai passé ce soir-là et le lendemain à Popayán, connue en Colombie comme la ville blanche pour son architecture coloniale blanchie à la chaux. Popayán, est une ville moderne fonctionnant au milieu d’une architecture séculaire.
J’ai combiné mes errances architecturales avec une recherche de plats culinaires de Popayán, notamment les empanadas de pipian, les empanadas de maïs remplis d’une pâte à base d’arachide et souvent servis avec une sauce épicée aux arachides.
Si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à le partager sur Facebook, twitter, LinkedIn, Google+ ou l’un de vos réseaux sociaux ou à laisser un commentaire.
Colombie Conseil peut vous accompagner dans vos démarches en Colombie.
Adresse : Colombie Conseil
Calle 12 # Cr 43d – 04, Barrio Manila, Poblado,
Medellín, Colombie